L'autonomie des batteries de nos smartphones, toujours plus gourmands en ressources, est devenu un critère primordial lors de l'achat. Et lorsque l'utilisation de notre téléphone tourne autour de la photo, de la vidéo ou encore du gaming, les acheteurs sont prêts à y mettre le prix. Et si bientôt, les batteries de nos téléphones tenaient 3, 4 ou 5 jours ?
Dans la course à l’autonomie toujours plus importante, des chercheurs de l’Université de Monash en Australie auraient développé une technologie de batterie au Lithium-Soufre (Li-S) qui permettrait d’alimenter un smartphone pendant 5 jours consécutifs. Cette technologie serait également applicable aux batteries de voitures électriques. Dans leur communiqué de presse, Pr Matthew Hill, Pr Mahdokht Shaibani et Pr Mainak Majumder ont expliqué avoir développé une batterie au lithium-soufre qui serait la plus efficace au monde. Les cellules prototypes de cette batterie ont été développées en Allemagne. De nouveaux tests auront lieu en Australie courant 2020 sur des véhicules électriques et des panneaux solaires.
Cela permettrait d’atteindre une autonomie de 5 jours sur son smartphone et de rouler plus de 1000 km au volant de sa voiture électrique sans avoir besoin de recharger.
Une batterie de smartphone plus stable ?
L’autonomie des batteries de smartphones, eux-même toujours plus gourmands en ressources, est devenu un enjeu majeur et un critère de choix primordial pour les consommateurs. En effet, las de devoir recharger chaque jour leur téléphone alors qu’ils l’utilisent de plus en plus, les mobinautes recherchent des batteries présentant de haute performances.
Les batteries au Lithium-Soufre existent déjà, et ne sont pas en soi une « nouvelle technologie ». Cependant, aucune garantie n’avait été avancée concernant l’autonomie de ce genre de batterie, les risques de dégradation étant trop importants. C’est à cet égard que les résultats des chercheurs de la Monash University sont intéressants. En se basant sur la structure des batteries Lithium-Ion, mais en la configurant différemment, le laboratoire a réussi à fournir un nouveau système de liaison entre les particules afin de garantir un niveau de stabilité « jamais vu dans une batterie à ce jour ».
Certains des plus grands fabricants mondiaux de piles au lithium en Chine et en Europe ont exprimé leur intérêt pour une production à plus grande échelle, des essais supplémentaires devant avoir lieu en Australie au début de 2020
Quid de l'aspect éthique et du recyclage de ces batteries ?
Comme l’indique très justement Siècle Digital dans son article sur les batteries au Lithium-Soufre, information relayée par FRandroid dans leur post sur le même sujet, l’extraction du soufre en République Démocratique du Congo dans des conditions déplorables. Sans compter que la plupart de ces « creuseurs » sont des enfants. La question de l’évolution digitale de nos outils et de cette course à la performance et à l’autonomie se pose. Doit-on détourner le regard sur ces conditions de travail en Afrique juste pour satisfaire notre besoin du toujours plus ?
La transition écologique doit faire appel également à des valeurs humaines et au respect de chaque être vivant. Elle doit s’inscrire dans un respect de la nature et des ressources, en s’appuyant sur des méthodes d’extraction plus éthique et éco-responsables. L’Europe a d’ailleurs débloquer 3,2 milliards d’euros pour favoriser la recherche dans le domaine des batteries.